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LES INDÉPENDANTES: Execulink sert ses clients par tous les moyens possibles

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WOODSTOCK, en Ontario – Que ce soit avec de la fibre, du coaxial, du sans-fil ou du cuivre – sur leurs propres réseaux ou comme un fournisseur de gros – Execulink sert ses clients par tous les moyens possibles.

C’est la devise qui a été transmise sur quatre générations dans la famille Stevens, propriétaire de la compagnie et ses prédécesseurs. « Nous desservons chaque catégorie de clients, » raconte le PDG Ian Stevens, dans une interview avec Cartt.ca à Woodstock, le siège social de la compagnie, en Ontario. « Sur une route, vous pouvez croiser un agriculteur, quelqu'un qui vit dans une petite communauté, une personne retraitée, une jeune famille – et nous ne voyons pas ça strictement dans les zones rurales mais aussi dans les zones urbaines où nous offrons notre produit de revente – nous attirons des gens de chaque classe démographique. »

Comme de nombreux opérateurs de télécoms indépendants, l’histoire d’Execulink commence il y a plus d’un siècle, en 1904 à Burgessville, en Ontario alors le docteur Service a débuté un service téléphonique en connectant son bureau au magasin général. Execulink exploite encore le réseau de cuivre et de fibre dans cette circonscription, juste au sud de Woodstock, tout comme ceux de Norwich, Thedford et Port Franks– ainsi que d’une partie de Woodstock.

Elle possède également quelques petits réseaux de câbles coaxiaux achetées en 1993 à l’ancienne Regional Cablesystems dans des endroits comme Parkhill, Forest, Ilderton, Ailsa Craig et Watford. La société offre également un service d’accès Internet, des services sans fil (avec quelques modèles de téléphones mais ils préfèrent que vous ayez votre propre appareil combiné à leur contrat de service) et le sans-fil fixe qui fournit des services à large bande pour combler les lacunes là où il n’y a pas de réseau. Ils ont même un centre de données.

Propriété de la famille Stevens, l’entreprise dispose maintenant de plus de 50 000 clients dont certains sont assez éloignés – mais la société se concentre dans le sud-ouest de l’Ontario, « dans le 519 », a déclaré Keith Stevens, père de Ian, l’ancien PDG et actuel Président du Conseil d’administration (sur la photo ci-dessus, ils sont également tous les deux ingénieurs).

Alors que ses clients couvrent toute la gamme démographique, Ian Stevens dit que Execulink dessert essentiellement deux groupes. « Nous avons une grande clientèle de revente à Woodstock, London et Kitchener, c’est une grande partie de notre activité (il fait également remarquer qu’il est un grand fan de décisions récentes sur le filaire de gros du CRTC) mais nos racines sont dans les petites villes agricoles de l’Ontario ; les villes où il y a 1 000 ou 2 000 foyers ou moins.» Ce qui sonne plutôt bien mais lorsque ces ménages sont dispersés sur des centaines de kilomètres carrés, ça devient beaucoup plus compliqué et beaucoup plus coûteux pour les petites ESLT que Rogers pour servir le même nombre de ménages à Toronto, dans un complexe de quatre tours de condo, par exemple.

« Ils ont besoin des services comme dans une grande ville dans le Canada rural… ils le veulent désespérément. » – Ian Stevens, Execulink

« Nous avons le défi de fournir un service équivalent a celui disponible dans les grandes villes mais dans un contexte de faible densité, » a ajouté le PDG Stevens. « Ils ont besoin des services comme dans une grande ville dans le Canada rural… ils le veulent désespérément. Vous parlez aux clients, vous parlez aux politiciens et ils veulent le niveau de service de la grande ville. »

Dans le sud-ouest de l’Ontario, par exemple, la majorité de la population est concentrée à Kitchener-Waterloo, London, Windsor et quelques autres villes de moindre envergure comme Stratford, Chatham et Sarnia donc, certains ne pensent pas que la région a un défi de densité. Cependant, ajoute Keith Stevens : « Si quelqu'un habite à 10 kilomètres à l’extérieur de Tilbury, par exemple, ils pourrait être aussi bien dans les territoires du Nord-Ouest… et notre grand défi est de s’assurer que les gens d’Ottawa comprennent. »

Heureusement pour Execulink et les autres compagnies indépendantes, les divers paliers de gouvernements comprennent et au fil des ans, ont offert de l’argent pour aider à amener de la large bande dans les collectivités où il ne serait autrement pas abordable. Par exemple, grâce au programme Un Canada branché de l’ex-gouvernement conservateur, la société a récemment installé la fibre à Melrose, en Ontario (une petite communauté à peine en dehors de London) qui avait été desservie uniquement par un réseau sans fil fixe qui ne rencontre pas vraiment leurs besoins. Ils ont aussi reçu des subventions pour déployer des fibres dans cinq autres petits développements (sur la photo, c’est leur équipe d’installateurs de fibre).

« Nous n’aurions jamais pu les connecter tous les six sans une subvention d’Un Canada branché mais après l’avoir fait… les clients sont très heureux. Nous avons aussi relié quelques mairies… et ils sont ravis, » dit Ian Stevens.

Cependant, ce n'est pas simple d’administrer une variété de réseaux destinés à fournir une variété de services, en fonction de ce qui est rentable dans chaque région ou portion de région. Alors qu’un quartier ou une petite ville peut avoir la fibre, la suivante, dans le même comté pourrait être assez grande pour un service DSL qui est plus lent et un autre ne pourra être desservi qu’avec le sans-fil fixe, probablement plus lent encore – et les consommateurs ne comprennent pas nos limites.

« Nous allons simplement dans le comté de Oxford, par exemple, et nous ne pouvons dire que nous avons ce service partout à Oxford et que tout le monde qui vit ici peut l’avoir. Nous ne pouvons pas faire ça dans notre géographie particulière parce qu’il y a toujours des limites à notre réseau, » dit Stevens. « Cela rend difficile d’être en mesure de dire, « Oxford, notre communauté, nous la desservons ». Et dire à la suivante, « ouais, c’est notre communauté ». C’est difficile. C’est difficile de passer ce message. »

Malgré cela, le PDG dit que ses clients apprécient Execulink parce que la société est axée sur le service à la clientèle et son marketing local. Oui, pour certains, Execulink est la seule option dans leur région « mais nous essayons de nous comporter comme si le client avait le choix, » explique le PDG. « Nos employés s’impliquent vraiment bien avec nos clients et c’est comme ça que nous essayons de faire. Un jour, ils auront le choix et nous voulons qu’ils continuent d’acheter chez nous. »

Et quand il s’agit de marketing de l’entreprise, cette touche locale est au premier plan et débute avec ses 140 employés. « Nous voulons vraiment être impliqué dans les communautés. Tous nos employés ont de l’argent pour des commandites et si ils font du bénévolat, nous fournirons des commandites pour leur organisme. Ils font du bénévolat parce que nous voulons qu’ils soient intégrés au sein de leur communauté comme Execulink l’est, ce qui ajoute à l’impact de nos activités. »

« Nous essayons maintenant de servir certaines des villes plus petites qui ont été négligées par Bell. » – Stevens

Tandis que la famille Stevens dit qu'il réinvestit ses bénéfices directement dans ses réseaux et espère que de nouveaux programmes comme SWIFT vont les aider, il savent que les investissements dans de la fibre dans les régions peut prendre une dizaine d’années avant d’être rentable – mais ils voient ceci comme une occasion parce qu’ils savent ce qui fonctionne.

« Nous essayons maintenant de desservir certaines des villes les plus petites qui ont été négligées par Bell car ils ne trouvent pas que c’est rentable… et nous essayons de leur fournir un service, » ajoute Stevens qui a également expliqué que les agriculteurs branchés ont besoin de connectivité à haute vitesse et que de plus en plus petites et moyennes entreprises et des familles modernes choisissent de s’installer dans des petites agglomérations près d’un grand centre , augmentent la demande pour la large bande. À titre d’anecdote, on a entendu des agents immobiliers dire que les maisons dans les régions rurales qui ont accès à la fibre se vendent plus cher – ce qui signifie que c’est la voie du profit.

« La grande chose au sujet des régions rurales du Canada est que personne les dessert… il y a donc beaucoup une opportunité. Mais, et c’est ma préoccupation en tant que citoyen, il semble que la disponibilité universelle va prendre un certain temps à se concrétiser. »

Traduction française réalisée par Denis Carmel, Chelsea, Que.